Groupe emblématique des années 70, Harmonium atteint durant sa brève carrière l’équilibre parfait entre la chanson québécoise, le folk pastoral et le rock progressif. Né en 1972 de la rencontre du chanteur Serge Fiori et du guitariste Michel Normandeau, la formation pop folk trouve son erre d’aller avec l’arrivée du bassiste Louis Valois. Elle lance Harmonium (1974), qui connaît un immense succès grâce à « Un musicien parmi tant d’autres » et à la délicate « Pour un instant ». À son deuxième essai, Harmonium doit trouver d’autres musiciens pour concrétiser ses ambitions. Sur Si on avait besoin d’une cinquième saison (1975) apparaissent le claviériste Serge Locat et le multi-instrumentiste Pierre Daigneault, dont la clarinette porte la swinguante « Dixie ». En 17 minutes, « Histoire sans paroles » offre une version aérienne et mélodique du son progressif, où la flûte est plus importante que les guitares électriques. En 1976, entouré de nouveaux musiciens, du compositeur Neil Chotem et, pour la première fois, d’un batteur, Harmonium entre dans la légende avec l’orchestral L’heptade, le disque québécois le plus coûteux de son époque. Ambitieux et touffu, il raconte la quête initiatique d’un personnage qui commence « Comme un fou » et termine son voyage « Comme un sage ». Après une fiche quasi parfaite et alors qu’une carrière internationale semble à portée de main, le groupe se dissout à la fin de 1977. Après un émouvant hommage au Gala de l’ADISQ en 2018, la musique d’Harmonium revit en 2020, jouée par l’Orchestre symphonique de Montréal, avec Histoires sans paroles : Harmonium symphonique.