Né en 1947 à Riga, en Lettonie, Gidon Kremer étudie très tôt le violon, ses parents étant violonistes au sein de l’Orchestre symphonique de Riga. En 1965, il entre au Conservatoire de Moscou, où il étudie pendant près d’une décennie avec le virtuose David Oïstrakh. Durant cette période, il accumule les prix dans les grands concours internationaux, remportant une médaille d’argent à Montréal en 1969, puis la prestigieuse médaille d’or du Concours international Tchaïkovski de Moscou en 1970. Cette dernière récompense lui ouvre toutes grandes les portes d’une carrière mondiale, ce que les politiques soviétiques n’encouragent guère. En 1979, il obtient cependant la permission de s’établir à l’Ouest. L’année suivante, avec l’Orchestre philharmonique de New York, il surprend le public en intercalant des cadences d’Alfred Schnittke dans des concertos de Beethoven. Ce n’est pas la seule excentricité du violoniste : il porte aussi la barbe et les cheveux longs. En 1981, il crée un festival de musique de chambre à Lockenhaus, en Autriche, qui deviendra en 1992 le Kremerata Musica et dont il occupe le poste de directeur artistique jusqu’en 2011. Il fonde également l’orchestre de chambre Kremerata Baltica en 1997. Kremer est connu pour son répertoire très éclectique, qui s’étend des partitas de Bach à des œuvres écrites spécifiquement pour lui par Luigi Nono et Sofia Goubaïdoulina, entre autres. Durant les années 90, il se découvre une véritable passion pour le tango. En 1998, il présente une production du seul opéra d’Astor Piazzolla, María de Buenos Aires, qui connaît un succès considérable, tant sur scène que sur disque.