Ernest Chausson

Il serait sans doute trop simple de prétendre qu’Ernest Chausson représente le lien direct entre César Franck, qui fut son professeur, et Claude Debussy, qui était son ami, mais on peut affirmer qu’il exerce une forte influence dans le monde de la composition en France. Né dans une famille aisée en 1855, il s’inscrit à 23 ans au Conservatoire de Paris, sa ville natale, dans la classe de Jules Massenet. Ses premières partitions, déjà publiées, témoignent d’une grande sensibilité musicale. Au début des années 1890, il termine quelques-unes de ses meilleures œuvres : Le poème de l’amour et de la mer, la Symphonie en si bémol majeur, sa seule du genre, et le Concert pour piano, violon et quatuor à cordes. Ces pièces allient une importante recherche structurelle à un certain fatalisme émotionnel, qui va s’accroître avec le temps. Son unique opéra, Le roi Arthus, est fini en 1895, mais n’est présenté qu’en 1903, quatre ans après son décès à la suite d’un accident de vélo. On doit à ce triste événement l’inachèvement de son Quatuor à cordes, que complète cependant le compositeur Vincent d’Indy. Sa pièce la plus populaire reste certainement le langoureux Poème, un concerto pour violon et orchestre écrit pour le violoniste Eugène Ysaÿe.