Le pianiste et chef d’orchestre Daniel Barenboim est connu pour ses programmes ambitieux centrés sur un artiste. En concert, il dirige un marathon Wagner à l’Opéra d’État Unter den Linden de Berlin ou encore le cycle complet des sonates pour piano de Beethoven. Ses enregistrements témoignent de la même ampleur, avec l’intégrale des symphonies de Brahms, de Bruckner et de Beethoven. L’amour qu’il porte aux concertos pour piano de ce dernier s’exprime notamment lors d’un concert historique donné lors de la chute du mur de Berlin, où il agit à la fois comme musicien et chef du Philharmonique. Né en 1942 à Buenos Aires d’immigrants russes juifs, Barenboim reste marqué par son héritage : pour lui, la musique représente une voie de réconciliation entre les peuples. Ainsi, en 1999, il fonde l’Orchestre du Divan occidental-oriental, nommé d’après une œuvre de Goethe, dont le but est de favoriser la rencontre entre des interprètes d’Israël et des pays arabes. À cet ensemble qui fait la promotion de la paix s’ajoute en 2016 l’Académie Barenboim-Saïd, une institution d’enseignement établie à Berlin et issue d’une collaboration avec le célèbre universitaire Edward Saïd qui accueille des gens du Moyen-Orient. La même année, le musicien lance l’album solo On My New Piano, où il joue sur un instrument qu’il a lui-même mis au point en remplaçant les cordes de basse croisées par des cordes parallèles.