« C’est Céliiiine! » L’annonce par Claudette Dion de la victoire de sa sœur au Gala de l’ADISQ de 1990 est aujourd’hui un cri de ralliement. Un prénom qui désigne la vedette mondiale qui est demeurée la petite fille d’à côté. Née à Charlemagne en 1968, la cadette de 14 enfants entame son conte de fées lorsqu’elle chante pour le pape Jean-Paul II en 1984. Sous l’impulsion de son agent, René Angélil, elle amorce un parcours sans faute vers le firmament. Elle s’affirme comme femme à part entière sur Incognito (1987), interprète les « mots qui sonnent » de Luc Plamondon (1991), fait trembler l’ADISQ en refusant le prix d’artiste anglophone de l’année (1990, pour Unison) et séduit les États-Unis en chantant « Where Does My Heart Beat Now ». L’artiste coche toutes les cases pour triompher. Une voix qui fait vibrer les âmes, le sens du travail, la simplicité, l’autodérision, et en même temps la volonté de se tenir debout, malgré les qu’en-dira-t-on. Comme lorsqu’elle épouse son agent en 1994 lors d’une célébration pharaonique. Sa gloire est totale. Sa collaboration avec Jean-Jacques Goldman en 1995 (D’eux) confère à son répertoire un indéniable supplément d’âme. Elle côtoie les géants (Pavarotti, Barbra Streisand) sur Let’s Talk About Love (1997) et permet à la chanson thème de Titanic (« My Heart Will Go On ») de remporter un Oscar et de devenir un hit immortel. Tandis que des Québécois nolisent des avions pour assister à son spectacle permanent à Las Vegas dès 2003, elle cimente son double statut d’héroïne nationale et de diva mondiale.