some kind of peace

some kind of peace

« Je voulais faire un album qui vienne droit du cœur », affirme Ólafur Arnalds à Apple Music. « Il raconte sincèrement ma vie et mes relations… et mon désir de jours meilleurs. » Là où re:member était le portrait d’un Arnalds on ne peut plus ambitieux et créatif, some kind of peace dévoile un compositeur ingénieux qui parcourt de nouveaux territoires plus intimes, une exploration motivée par les circonstances d’une année des plus inhabituelles. « Cette pandémie nous rappelle l’importance de la communauté, de nos rituels quotidiens et de nos liens les uns avec les autres », affirme l’artiste. « C’est ça que j’explore avec ce projet. » Comme pour plusieurs de ses albums précédents, Arnalds se gâte sur some kind of peace par l’entremise de collaborations avec des artistes qui apportent de nouvelles idées et de nouvelles textures à sa musique. On pense entre autres à l’auteure-compositrice-interprète islandaise JFDR, à la compositrice et productrice audionumérique Josin et au DJ et producteur audionumérique Bonobo dont l’univers électronique hypnotique donne le ton à ce nouvel album. « C’est trop facile de se répéter et de perdre de vue la vision d’ensemble », dit-il. « Les collaborations sont une bonne façon de se libérer de ces contraintes et de se donner une nouvelle perspective. » Suivons Ólafur Arnalds dans son exploration du magnifique some kind of peace au fil de chacune de ses chansons. Loom « L’été dernier, le DJ et producteur audionumérique Bonobo et moi sommes allés en randonnée dans les hautes terres islandaises, puis nous sommes allés en studio, juste pour le plaisir. Cette pièce est une de celles qu’on a créées à ce moment-là. C’est un choix amusant comme première pièce pour ce projet parce qu’elle est plutôt électronique, alors que le reste de l’album ne l’est pas. Elle est quand même parfaite dans ce rôle parce qu’elle invite les gens à explorer un univers différent de tout ce que j’ai fait ces dernières années. “Loom” est d’emblée très électronique, sombre et rythmée, mais elle ouvre la porte à ce qui suit. » Woven Song « “Woven Song” s’articule autour d’un piano et de chants tribaux de l’Amazonie, ce qui a une connexion avec moi parce que j’ai des amis qui sont issus de cette tribu. J’aime bien quand mon instrumentation est douce, parce que je me sens plus à l’aise et libre de l’explorer musicalement. Quand tout est si doux, tu dois installer ton micro plus près de chaque instrument, et c’est là que tu commences à entendre leur aspect mécanique, jusqu’au craquement du tabouret de piano. C’est un effet secondaire merveilleux. Quand j’ai terminé ce morceau, je savais exactement où allait cet album. » Spiral « Cette pièce s’articule autour d’une mélodie qui se répète pendant trois minutes et demie ‒ d’abord au violon, puis au violon alto, et finalement au piano. Elle a été composée pour une série télé américaine, mais elle ne cadrait pas en fin de compte, alors j’ai décidé de l’amener dans une autre direction. C’est une des dernières pièces qu’on a terminées pour cet album parce qu’elle n’avait pas été écrite spécialement pour ce projet, mais elle s’est avérée être son chaînon manquant. Le piano à la fin a été enregistré avec un phonographe vieux de 120 ans afin de lui conférer un son vraiment nostalgique. » Still / Sound « Celle-là est une des plus électroniques de l’album. Ici encore, je vais dans une direction plus sombre. À vrai dire, c’est une de mes préférées. Je pense qu’elle est parfaite. C’est une des pièces les plus importantes sur some kind of peace, mais je ne suis pas entièrement sûr pourquoi. » Back to the Sky « “Back to the Sky” met en vedette JFDR, une musicienne islandaise avec qui je voulais collaborer depuis longtemps. Elle cadre parfaitement avec cet album parce qu’elle est très minimaliste et sa voix devient simplement un autre instrument. Le titre vient du texte de JFDR, mais ce qui est intéressant, c’est que je ne sais pas vraiment à quoi elle pensait quand elle l’a écrit. Mais qu’importe, ça cadre parfaitement avec l’album. La pièce est en partie à propos de connexions manquées ‒ des gens qui évoluent dans le même espace, mais qui ne parviennent pas à se trouver mutuellement. » Zero « “Zero” est un autre moment charnière de cet album. Là où “Still / Sound” et “Back to the Sky” représentent la nuit et la noirceur, “Zero” illustre le moment où tout ça change. Ce qui est intéressant ici, c’est que c’est la première fois en 10 ans que je module dans une chanson, car c’est normalement un truc que je déteste! Elle passe d’une tonalité mineure à une tonalité majeure complètement différente à la fin. À ce moment-là, des voix entrent en scène, elles sont quasiment angéliques, un peu comme une chorale. Mais ce sont des voix distordues, crues et trafiquées. » New Grass « Comme le titre le sous-entend, celle-ci fait référence à de nouveaux territoires pleins d’espoir, de beauté et de découvertes. Des jours meilleurs. Je lui ai donné le même titre qu’une chanson d’un de mes groupes préférés, Talk Talk. C’est un humble hommage à ce groupe. Ce morceau a le plus imposant arrangement d’instruments à cordes de tout l’album. Ce projet est en général minimaliste en ce qui concerne ce que jouent les musiciens, mais celle-ci est un peu plus agitée. » The Bottom Line « Josin a écrit le texte de cette chanson à partir d’une conversation qu’on a eue. Autrement dit, d’une certaine façon, il est inspiré par nous deux. On s’est trouvé de nombreux points en commun à travers certaines transitions qu’on vivait à ce moment-là ainsi qu’à travers les difficultés que posaient ces transitions, et la prise de conscience qu’une fois ces difficultés derrière nous, il y aurait une magnifique nouvelle perspective qu’on n’avait pas imaginée. Il faut quand même se rendre au sommet de cette montagne pour la voir. Musicalement, j’ai simplement suivi l’inspiration du texte de Josin. Quand elle chante “Open your eyes” (librement : “Ouvre tes yeux”), par exemple, les cordes prennent leur envol. » We Contain Multitudes « Je passe normalement une partie de l’année en Indonésie, où j’ai plusieurs amis et une deuxième vie. “We Contain Multitudes” a été inspirée par la cabane en bois d’un de mes amis en plein milieu de la jungle. Il avait un vieux piano électrique, et pendant qu’il peignait une toile, je jouais du piano ‒ on relaxait, sans plus. Quant au titre, il s’agit d’un hommage au poème “Song of Myself” de Walt Whitman, où il dit : “I contain multitudes” (librement : “Je contiens des multitudes”). Il réalise qu’on a tous de multiples personnalités selon l’endroit où on se trouve et avec qui on est. J’ai une vie là-bas et une vie ici, et c’est parfois difficile de comprendre qui je suis. » Undone « Le texte qu’on entend, par la regrettée chanteuse folk Lhasa de Sela, est beaucoup plus empreint d’espoir que de tristesse. Il fait référence au sentiment qu’on est mourants, alors qu’on est en train de renaître. C’est une métaphore des transitions et des luttes qu’on vit. On a souvent l’impression qu’elles sont sans fin et qu’on y laissera notre peau. Mais une fois qu’on les a traversées, on réalise qu’on a une nouvelle perspective sur la vie. Les pianos qu’on entend dès le début restent là tout au long de la pièce. Ils sont plutôt flous d’entrée de jeu, avec leur rythme hasardeux et aucun tempo, mais ils finissent par s’arrimer. Et la note finale est comme un dernier souffle. »

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