Rêveur

Rêveur

Bien qu’il se considère comme un Rêveur, comme l’annonce le titre de son troisième album, Ludovick Bourgeois sait garder les pieds sur terre. Entre la parution de 2 en 2020 et ce nouvel effort, l’auteur-compositeur-interprète bientôt trentenaire a gagné en maturité, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’il est devenu père à l’automne 2021. « C’est un cliché de le dire, mais c’est tellement vrai : ça m’a fait découvrir une forme d’amour que je ne pouvais même pas imaginer », a-t-il expliqué à Apple Music. Dans sa petite bulle parentale, l’artiste n’a pas trop souffert de la pandémie. Mais dès que les mesures sanitaires ont été allégées, permettant la reprise des spectacles, il a senti l’appel de la scène. Désireux de revenir devant son public avec de nouvelles chansons, il a mis la machine en marche. « Je suis du genre à lancer des dizaines d’idées en même temps, mais je ne suis pas le meilleur pour juger de ce qui marche ou pas. Si je travaillais seul, ça ne finirait jamais et c’est pour ça que j’adore collaborer avec des pros qui peuvent me mener dans la bonne direction. » Pour la production et la composition, il s’est donc entouré d’une équipe capable de donner forme à ses désirs. Domenic Pandolfo, alias Domeno, et elijah woods l’ont aidé à concrétiser ses envies pop. Patrick Bouchard, qui a pris part aux deux albums précédents, apporte une présence familière, et Benjamin Nadeau, recommandé par un ami, s’est aussi joint à la fête. Une autre proche collaboratrice, Marilou Martin, est revenue participer à l’écriture des textes. « Je compose beaucoup, mais ça m’importe peu de voir mon nom en grosses lettres », a-t-il raconté. « Pour moi, ce n’est pas l’égo qui compte, mais la chanson. Alors quand vient le temps de faire le tri dans les idées que j’ai accumulées dans mon téléphone, ça ne me dérange pas du tout de tout effacer pour recommencer à zéro. » Ludovick Bourgeois nous explique comment ces récentes pièces sont passées du rêve à la réalité, une à la fois. Dans tes mains « C’est la première chanson que j’ai composée avec Domeno et elle représente bien le style que j’avais envie d’explorer. Je voulais quelque chose de très pop : ma référence, c’était “Hold On” de Justin Bieber. Dom m’a proposé une mélodie sur laquelle j’ai tout de suite accroché et j’ai vite mis des mots dessus avec Marilou. Je voulais évoquer le sentiment que tu ressens quand tu te réveilles aux côtés de ta blonde et que le soleil frappe son visage juste dans le bon angle et que tout te semble parfait. » Naufrage « Quand Domeno m’a présenté la chanson, elle était complète, avec des paroles en anglais chantées par elijah, qui a aussi composé la mélodie. J’ai tout de suite su que je la voulais et que j’allais l’adapter en français. J’étais à l’extérieur du pays, alors j’ai demandé à Marilou de travailler dessus et quand elle m’a montré ce qu’elle avait fait, je ne voulais pas changer une ligne. Ça parle d’être là pour une amie qui traverse une passe difficile. Dans l’histoire, le gars veut la soutenir, l’aider à se réparer et lui offrir son amitié; mais il est secrètement amoureux d’elle et il espère qu’il aura enfin sa chance. » Faire semblant « Je l’ai faite avec Jeffrey Piton, avec qui j’avais écrit “Figé dans le temps”, qui se retrouvait sur mon dernier album. On savait qu’on avait envie de retravailler ensemble et de composer quelque chose. Dès le début, notre référence était Ed Sheeran. On voulait ce côté mélodique et acoustique. Ça parle de résilience, de se relever après avoir vécu des épreuves. Il est question d’une histoire d’amour, mais le message vaut pour n’importe quelle situation. La résilience, le fait de rester positif, c’est un travail de tous les jours pour moi. » Ma nuit « Ça parle de l’amour au temps des réseaux sociaux. Il est question de tripper sur une fille que tu ne connais pas et qui ne sait même pas que tu existes. Je voulais faire quelque chose qui ressemblait un peu à The Kid LAROI, et on l’a enregistrée tard dans la journée, parce qu’on voulait que ma voix soit un peu cassée, pour coller à l’émotion. Si je parle d’Instagram dans le texte, c’est que ça représente bien ma génération; je voulais aborder cette illusion, ces vies parfaites qu’on nous montre tout le temps. Il y a quelque chose d’irréel à tomber en amour avec quelqu’un qui n’existe pas. Ça fait un peu Black Mirror. » Promets toujours « Je suis un jeune papa et ma partenaire d’écriture, Marilou, a aussi un très jeune enfant, alors c’est un sujet qui est venu naturellement. On voulait parler de l’importance de garder la flamme après la naissance d’un enfant : même si on est brûlé·es à la fin de la journée, il faut continuer à se raconter nos rêves, à rester proches. C’était normal de la choisir comme premier simple parce qu’elle ressemble au style que les gens connaissent de moi. C’est comme une transition entre ce que je faisais et là où je veux m’en aller. » Rien que nous « J’avais envie d’une grosse toune romantique, du genre qu’on utilise pour faire une demande en mariage, tu sais, quelque chose comme “Marry You” de Bruno Mars, même si je ne m’attends pas à ce que ce soit un aussi gros hit! Musicalement, je pensais à la chanson des Jonas Brothers avec Marshmello, “Leave Before You Love Me”. C’est fait sans prétention, mais je me dis que si ça marche pour moi, il y a sûrement des gens qui vont se retrouver là-dedans. » Rêveurs « Le titre de l’album est au singulier parce que ça me décrit bien personnellement, mais dans la chanson, on est deux à rêver. Le rêve, l’imagination, c’est très important pour moi : je fais beaucoup de visualisation, qui est un truc qui me vient du sport. Tout le monde a besoin de rêver, surtout maintenant! Pendant la pandémie, je regardais les points de presse tous les jours et je trouvais ça démoralisant à la longue. Je ne voulais pas nommer la situation directement, mais évoquer ce besoin de lâcher nos écrans et de rêver un peu. » Où tu es « Marilou m’a proposé une première version du texte qui parlait clairement de mon père et j’hésitais parce que c’est un sujet que j’ai toujours évité. Mais elle a trouvé la manière de faire quelque chose qui explique bien où je suis rendu dans mon processus de deuil. Je trouve ça sain de pouvoir en parler. Et puis il y a quelques références aux chansons des BB, notamment quand je parle de chevalier imaginaire… » J’étais où « La musique, que j’ai faite avec Patrick Bouchard, est en mode mineur, un peu “dark”. Ça parle de voir un ami dépérir, mais de ne pas être capable d’être là pour lui. Mais la twist, c’est que le narrateur de la chanson parle de lui-même. J’adore la pop, mais je vieillis et j’ai aussi envie d’aborder des choses plus profondes. » Ton nom « J’ai beaucoup travaillé avec Nelson Minville sur mes projets précédents et c’était important pour moi qu’il soit sur l’album parce qu’on a une belle relation professionnelle. Domeno lui a envoyé une mélodie très pop sur laquelle il a écrit un texte, et je n’ai pas changé un seul mot tellement ça fittait. Il y a quelque chose de léger, ça évoque le renouveau du printemps, quand la neige fond et que les émotions se réveillent. » Je fais partie de ce monde « C’est une des chansons les plus importantes pour moi. J’imaginais un personnage en psychose, incapable de se sortir de la prison de la maladie mentale; mais ça peut aussi parler de quelqu’un aux prises avec l’Alzheimer. J’ai fait la musique avec Benjamin, en jammant et en grattant nos guitares. Le texte est sorti vraiment vite de moi, ce qui est un bon signe : en deux heures, on avait réglé ça. » Pour elle « Celle-là, elle est pour ma fille. C’est une berceuse en fait. On l’a composée pendant que ma blonde était enceinte et c’était ma manière de dire tout ce que j’allais faire “pour elle” quand elle arriverait dans ma vie. On a essayé d’habiller la chanson, de la faire avec des gros arrangements, mais en fin de compte, c’est la version dépouillée qui convenait le mieux. Je suis entré en studio et je l’ai chantée en m’accompagnant au piano. Je ne suis pas un grand pianiste, mais je l’ai faite en une seule prise! »

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