John Nelson a dirigé Les Troyens plus que n’importe quel autre chef d’orchestre. En proposant l’œuvre magistrale dans son intégralité (quatre heures), lors de deux concerts donnés à Strasbourg, il guide une imposante formation avec rigueur et vigilance. Devant un plateau composé de plus de 150 choristes, une centaine d’instrumentistes et une quinzaine de solistes, la mezzo-soprano Joyce DiDonato campe une Didon d’une grande humilité et le ténor Michael Spyres interprète Énée avec fougue. Le duo enchante, incarnant autant la passion et la tragédie dans « Nuit d’ivresse et d’extase infinie ! » que le désespoir dans « Adieu, fière cité ».