Le chemin qui a mené Green Day des bas-fonds de la scène punk de la Bay Area de San Francisco aux planches de Broadway n’a rien de banal. Entré par la brèche qu’ont ouverte les titans du grunge, le trio est à la tête d’une vague de groupes d’inspiration punk qui prend littéralement d’assaut la culture pop au milieu des années 90. Fondé à la fin des années 80 par le chanteur et guitariste Billie Joe Armstrong et le bassiste Mike Dirnt (le batteur Tré Cool se joint à eux peu après), Green Day devient un pilier de la scène californienne. Son nom émerge de l’underground en 1991 avec la parution de Kerplunk. Peu de choses distinguent le son de cet album et celui de Dookie (1994), qui les révèle au grand public, sinon une attention particulière portée à la production, qui magnifie les ritournelles à la fois mordantes et mélodiques d’Armstrong. Le groupe s’impose autant sur MTV que dans les radios commerciales avec des brûlots tel « Basket Case » ou des pièces plus accessibles comme « When I Come Around ». C’est d’ailleurs grâce à son sens de la mélodie que Green Day demeure un groupe phare des années 90, s’infiltrant dans les chaumières et en tête d’affiche des plus grands festivals avec des chansons délicates comme « Good Riddance (Time of Your Life) » ou « Wake Me Up When September Ends ». Cette dernière est tirée de leur ambitieux septième effort, American Idiot (2004), un album concept décriant les dérives de l’Amérique guerrière sous George W. Bush (et qui sera plus tard adapté en comédie musicale). Cet album a contribué à cimenter la légende de Green Day, qui a obtenu sa place au Temple de la renommée du rock and roll en 2015.