Les membres de Genesis changent avec les époques, le style du groupe se transforme, et pourtant il s’agit d’une des formations les plus solides et réputées de l’histoire du rock. Surtout associée au courant du progressif, elle doit son succès à la présence, dans ses rangs, de musiciens d’exception : Peter Gabriel est un chanteur extravagant, Mike Rutherford, un guitariste hors pair, et Phil Collins, un batteur remarquable dont les rythmes subtils constituent la base de plusieurs pièces. Mêlant une foule d’influences qui vont du classique à la pop des Beatles, en passant par le rock psychédélique, le groupe (formé en 1967 dans le Surrey, en Angleterre) connaît une évolution qui le mène d’une recherche de complexité à une orientation grand public axée sur des compositions plus accessibles. Ce qui domine chez Genesis, c’est l’esprit d’expérimentation, notable sur ses grands albums des années 70 tels que The Lamb Lies Down on Broadway. Les musiciens créent des structures audacieuses, jouant avec des tonalités et des rythmes non conventionnels qui ouvrent les horizons du rock traditionnel. Ils utilisent des instruments inusités comme les premiers claviers électroniques ou la fameuse guitare à deux manches et à 12 cordes de Rutherford. À l’innovation musicale s’ajoute une ambition presque littéraire, les paroles penchant vers le commentaire social (Selling England By the Pound, 1973) ou bien embrassant la mythologie, les contes de fées et le surréalisme (Nursery Cryme, 1971). Admiré pour sa créativité, Genesis est cité comme un modèle par des formations aussi variées que Radiohead, Coldplay et Arcade Fire.