2Pac est sans doute le rappeur le plus influent de tous les temps. À vrai dire, son égal n’est peut-être pas Notorious B.I.G., son grand rival, mais plutôt des icônes du passé comme Jimi Hendrix, Bob Marley ou James Dean. Même si la légende de 2Pac a dépassé la réalité, sa musique reste un héritage indélébile à destination de ses cohortes de fans. Après sa naissance en 1971 en tant que Lesane Parish Crooks, sa mère (une leader du mouvement Black Panther) a rapidement changé son nom en Tupac Amaru Shakur en l’honneur du dernier empereur Inca mort en résistant à l’envahisseur espagnol. Tout au long de sa carrière, il a revêtu ce costume révolutionnaire et contestataire sur des titres comme « Trapped » et « Keep Ya Head Up », se mêlant aux milieux afrocentristes et conscients du début des années 90. Mais il savait également de temps à autre incarner le séducteur funky (« I Get Around »), le solitaire (« Me Against the World »), le seigneur de guerre barbare (« Hit ’Em Up ») et même le poète sensible (« Brenda’s Got a Baby »). Il est ainsi devenu la tête d’affiche du label Death Row Records dont le gangsta rap a défini les codes du genre au milieu des années 90. S’il a tout d’abord mis en avant ses origines new-yorkaises, 2Pac a su combiner les influences des côtes est et ouest des États-Unis, sans parler du sud, pour faire passer un message et une sonorité universalistes qui expliquent qu’on le retrouve sur des fresques murales jusqu’en Afrique subsaharienne. Cependant, nul besoin de voyager aussi loin pour se rendre compte de son impact : plus de vingt ans après nous avoir quittés, son influence est encore perçue chez tous les plus grands artistes du moment, de Lil Wayne à Kendrick Lamar en passant par Future.