Le pianiste israélien d’origine russe Boris Giltburg est renommé pour ses interprétations caractéristiques d’œuvres allant de Beethoven à Chostakovitch. Il est né à Moscou en 1984 dans une famille juive qui s’est installée à Tel-Aviv alors qu’il était encore un jeune garçon. Le répertoire de Giltburg est resté longtemps centré sur la musique russe du XXe siècle. En 2012, il enregistre une version incandescente des trois sonates « de guerre » de Prokofiev (N° 6-8, 1940, 1942, 1944), priorisant le drame viscéral sur l’élégance ou la pondération, dans une démonstration de virtuosité brute qui s’est progressivement raffinée depuis lors. Des enregistrements de sonates de Rachmaninoff, Grieg et Liszt (2013) et un récital entièrement consacré à Schumann (2015) ont suivi. Giltburg s’est ensuite consacré principalement à Rachmaninoff, avec des lectures très acclamées des Deuxième (1901) et Troisième (1909) Concertos pour piano, ainsi que de l’intégrale des Préludes (1892, 1903 et 1910) et des Études-tableaux (2016), où son jeu s’enrichit d’une profonde sensibilité. Le goût du risque de Giltburg transapparaît dans ses enregistrements live (2020-2021) des 32 sonates pour piano de Beethoven, tandis que son sens musical, alliant réflexion et réactivité, se manifeste plus encore dans ses collaborations avec le Quatuor Pavel Haas.