Le Montréalais Nate Husser, qu’on a pu entendre avec son groupe The Posterz, ainsi qu’avec Charlotte Cardin sur « Like It Doesn’t Hurt », n’a rien d’un rappeur ordinaire. Plusieurs des trames instrumentales qu’il privilégie sur son premier projet solo semblent venir du monde de l’indie rock plutôt que de celui du hip-hop. L’ambiance oppressante de « Catherine », construite autour d’une guitare acoustique qui se mêle à un synthé glacial, évoque son adolescence passée à traîner sur la rue Sainte-Catherine, et sert de parfaite intro à « Paintings for the Blind (Millions) », où sa voix rauque glisse sur un beat presque jazz. Le rythme s’accélère par moments et se fait plus mordant, comme sur « Killa Kop », mais l’atmosphère demeure sombre et hypnotique.